Aude Caussarieu

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30 octobre 2022

Lectures de la rentrée

En ce moment, je suis passionnée par deux sujets : l’éducation et la transition écologique. Du coup, j’ai récemment lu ces 4 livres :

couverture de 4 livres sur fond bleu

Voici ce que j’en ai retenu ⬇️

Peak, or the science of expertise

Anders Erikson est un psychologue qui a passé sa carrière à étudier les personnes qui deviennent des expert·es dans leur domaine : musicien·nes, sportifs et sportives de haut niveau, maitres d’échec, champion·nes de la mémoire etc.

Ce qu’il en retire c’est que ce n’est pas le talent inné qui explique leurs performances incroyables. Au contraire, leur réussite repose sur une méthode et une quantité de travail incroyable.

La méthode, c’est la pratique délibérée (deliberate practice). Il ne suffit pas de jouer au piano 6 heures par jour pour devenir un génie. Il faut le faire en cherchant tout le temps à s’améliorer et en ayant les bons profs.

Ce que j’en retiens

Dans ce livre, Erikson confirme que les personnes qui se disent nulles en maths ne sont pas nées avec un handicap pour comprendre les maths, et réciproquement. C’est plutôt que ces personnes n’ont pas rencontré assez tôt l’enseignant·e qui :

  1. les aurait mises en réussite,
  2. ce qui leur aurait donné suffisamment confiance en elles
  3. pour qu’elles fournissent ensuite le travail nécessaire pour performer.
  4. et pour qu’ensuite elles se sentent définies par cette compétence (aka : je suis bon en maths).

Social, why are we wired to connect ?

Sur ce livre, je vais aller plus vite, car j’en ai déjà fait un résumé sur le blog.

C’est un livre passionnant pour comprendre pourquoi l’être humain est un animal social même du point de vue de la biologie. Le regard des autres et ce que font les autres joue un énorme rôle dans notre construction personnelle.

Ce que j’en retiens

👉  Dans le cadre de la formation / éducation, je retiens l’importance de donner aussi des enjeux sociaux aux expériences éducatives. Il s’agit par exemple de donner des occasions de travailler en groupe, ou bien simplement des temps de pause qui permettent vraiment d’échanger.

👉  Dans le cadre de la transition écologique, je retiens l’importance qu’ont les autres dans ce que l’on pense ou ce que l’on fait. Ce que ça veut aussi dire c’est qu’à chaque fois que vous prenez le vélo pour travailler, ou que vous racontez vos vacances low-carbon, vous modifiez la norme sociale autour de vous. Et du coup vous rendez plus simple la transition écologique pour les personnes qui vous entourent 💪  !

Reality is broken

Je m’intéresse un peu à la ludification / gamification. L’idée c’est d’utiliser des composantes du jeu pour augmenter la motivation des personnes à faire d’autres choses comme :

  • Participer aux tâches domestiques,
  • Marcher,
  • ou apprendre une langue…

La gamification, ce sont des techniques et des stratégies qui reposent sur les théories de la motivation. Dans ce livre, pas beaucoup de théorie (pour ne pas dire pas du tout), mais beaucoup beaucoup d’exemples inspirant de serious games 🤩.

Ce que j’en retiens

Pour quelqu’un qui comme moi n’a pas une grande culture jeux / jeux vidéos, c’était vraiment intéressant. Ça m’a donné pas mal de pistes et d’idées pour mêler ce que l’on fait dans la vraie vie à un système de points et de récompenses sur une plateforme… #StayTuned 😉

Pourquoi sommes nous capitalistes?

Je suis Denis Colombi sur Twitter et j’apprends beaucoup de ses threads sur la sociologie (je m’amuse aussi de ses tweets sur Batman ou Zelda). Je cherchais à la base le livre “Où va l’argent des pauvres” mais comme je passe par Momox pour acheter de l’occasion, je prends ce qu’il y a. Et en Août, il n’y avait pas son premier livre, uniquement celui sur le capitalisme. Alors je l’ai acheté!

Et bien si la lecture en a été assez difficile (le style est assez académique… aka phrases longues et mots compliqués), j’ai beaucoup aimé le pas de côté par rapport à mes lectures habituelles.

J’ai (beaucoup) mieux compris ce que veut dire une société capitaliste (une société où on peut accumuler de l’argent grâce à l’argent qu’on possède déjà), et à quel point on est tellement immergé dedans qu’on ne s’en rend plus compte. Un peu comme le poisson qui ne sait pas ce que c’est que l’eau si il n’en est jamais sorti 🐟.

Ce que j’en retiens

J’y ai remis en question quelques une de mes idées préconçues :

👉  On n’a pas toujours travaillé 7h/jour, 5j/7. En fait, avant il y a très longtemps, quand on travaillait “juste” pour subvenir à ses besoins (et pas pour accumuler, parce qu’il n’était de toutes façons pas facile d’accumuler), on travaillait plutôt quelques heures par jour. Et le reste du temps, on socialisait, on vivait etc. Ça me donne à penser sur ce qu’aurait pu être un monde dans lequel les machines nous aident et remplacent certaines tâches chronophages. Un monde où le temps gagné ne serait pas immédiatement ré-employé à faire autre chose pour gagner / faire plus….

👉  À la campagne, on a encore pas mal d’échanges qui ne sont pas capitalistiques. Par exemple, quand mon jardin déborde de courgettes (oui 3 pieds pour 2 c’était beaucoup), j’en donne à mes voisins. D’abord parce que je veux pas gâcher, et ensuite parce que ça me fait plaisir. Et je sais aussi qu’un jour ils me donneront quelques patates ou un coup de main pour démarrer la débroussailleuse. Mais je ne tiens pas de compte (eux non plus) et je ne cherche pas à tirer un profit immédiat de ces quelques courgettes en plus (je ne cherche pas à les vendre par exemple, ou à faire un deal d’échange : Je te donne ces courgettes, tu me donneras un coup de main demain?).

Conclusion

Bref, une lecture intéressante pour me décentrer de mes sujets habituels et qui nourrit un peu l’imaginaire de ce que pourrait être un monde différent de celui dans lequel on est immergé, un peu comme le poisson dans l’eau 🐟 .